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La bataille de Marignan a lieu les 13 et 14 septembre 1515 près de Milan. Elle oppose le roi de France François Ier et ses alliés Vénitiens aux mercenaires suisses qui défendent le Milanais. Elle s’inscrit dans le cadre des Guerres d’Italie menées par les rois de France, depuis Charles VIII en 1494, pour prendre le contrôle du Duché de Milan.

La bataille de Marignan : le contexte

Au printemps 1513, alors que depuis près de soixante ans la couronne française en revendique la possession, Louis XII tente de récupérer le Milanais. Sa tentative se solde par un échec. Les troupes françaises ne parviennent pas à prendre Novare, défendue par les mercenaires suisses. Elles prennent la fuite après avoir perdu plus de 6000 hommes.

Suite à cette bataille, les Suisse envoient 30 000 hommes faire le Siège de Dijon qui capitule rapidement. Les Suisse se voient promettre une indemnité de guerre de 400 000 couronnes et 20 000 écus. Mais Louis XII va refuser de reconnaître cette dette, empêchant toute conclusion de la paix entre les deux pays.

Louis XII meurt le 1er janvier 1515. Son successeur, François Ier, affirme, dès son accession au trône, ses prétentions sur le Milanais. Il obtient le soutien de Venise mais pas celui des Suisses qui exigent toujours les indemnités promises à leurs mercenaires lors de la prise de Dijon. Dans une ultime tentative de conciliation, le jeune roi français se déclare disposé à honorer la dette de Dijon à condition de récupérer le Milanais. Sous l’influence du Cardinal Schiner et la prédominance des cantons anti-français, la proposition est repoussée.

La diplomatie a échoué. François Ier rassemble une armée de près de 50 000 hommes, après avoir acheté la neutralité d’Henri VIII d’Angleterre mais aussi celle de Charles de Gand, futur Charles Quint. Au printemps 1515, François Ier concentre ses troupes à Grenoble. En mai 1515, les troupes françaises font mouvement sur Gênes et occupent la ville. Alarmée par les événements, la Diète suisse envoie 8 500 hommes vers Novare et fait occuper les cols des Alpes du Piémont. Solidement établis, les Suisses tiennent la route de passage habituelle du Mont-Cenis. Mais l’armée française, forte alors d’environ 63 000 unités, y compris les chevaux et une forte artillerie, franchit les Alpes par une route secondaire. Elle contourne les troupes de mercenaires suisses au sud, par le col de l’Argentière, qui décident alors de se replier sur Milan pour y retrouver, en plus de la garnison de la ville, des renforts de 45 000 hommes.

Mais le 8 septembre, dans la plaine du Piémont, une partie de l’armée suisse prend peur et envisage de passer du côté français. Une aubaine pour le jeune roi de France. Mais les confédérés suisses sont divisés. Les négociations n’aboutissent pas, malgré des avancées généreuses de la part de François Ier. 10 000 mercenaires suisses vont même décider de rentrer chez eux plutôt que de livrer bataille pour le Duc de Milan qui tarde à leur verser les soldes et peine à les approvisionner.

Craignant le départ des dernières troupes suisses, le Cardinal Schiner choisit de précipiter les événements en provoquant la bataille, par la ruse, devant Milan. Le jeudi 13 septembre 1515, il envoie la garde ducale milanaise et des cavaliers pontificaux déclencher des escarmouches avec la cavalerie française. Aussitôt le combat engagé, les cavaliers du pape reviennent appeler les troupes suisses à l’aide. Celles-ci, avec Schiner à leur tête se mettent immédiatement en route et sortent de la ville pour affronter l’ennemi. Les mercenaires suisses et le gros de l’armée française se retrouvent face à face près d’un petit village à une quinzaine de kilomètres de Milan : Marignan. C’est le début de la bataille…

La bataille de Marignan, le déroulement

Le combat s’engage. Il ne s’agit plus d’une escarmouche provoquée entre quelques unité mais d’un affrontement total.

Le premier choc enfonce complètement la première ligne de l’armée française qui parvient toutefois à se reformer, bien soutenue par la cavalerie. Celle-ci doit pourtant composer avec un terrain particulièrement difficile qui l’empêche de manœuvrer comme elle le voudrait. Pour éviter les terribles piques des mercenaires suisses, les cavaliers français attaquent systématiquement par le flanc, laissant à leur artillerie le soin de fixer les unités ennemis avec un feu terrible. Les suisses sont fidèles à leur réputation et tiennent bon. La bataille prend très vite une tournure chaotique.

Au point que François Ier en personne, à la tête de la cavalerie et des lansquenets allemands, ordonne une attaque généralisée contre les Suisses. Aucune subtilité. La mêlée est confuse, sauvage et brutale. Le corps à corps sanglant se poursuit jusque tard dans la soirée. À la disparition de la lune, vers 23 heures, la nuit noire ne permet plus de distinguer amis et ennemis. Dans les deux camps, tambours et trompettes sonnent le ralliement après six heures de luttes ininterrompues. Après quelques instants d’hésitations et contre l’avis de Schiner, les Confédérés décident toutefois de tenir leur position, légèrement en leur faveur, plutôt que de retourner sur Milan.

Au petit matin du 14, les combats reprennent. L’artillerie française fait des ravages mais s’avère incapable de ralentir les Suisses. L’aile gauche française fléchit sérieusement face au gros de l’ennemi qui avance inexorablement. La victoire semble toute proche pour les Suisses…

Soudain un cri retentit : « Marco ! Marco ! ». Ce sont les Vénitiens qui arrivent fort à propos sur l’aile gauche française. C’est le tournant de la bataille de Marignan. La situation se renverse complètement. Ces renforts inattendus écrasent le gros des Suisses tandis que les lansquenets français repartent à l’assaut avec vigueur. À 11 heures, les Suisses ont subi des pertes énormes. Abandonnant le champ de bataille, ils battent en retraite vers Milan.

Les conséquences de la bataille de Marignan

Habilement récupérée par la propagande royale française, la bataille de Marignan a eu de nombreuses conséquences.

A commencer par une très grande renommée pour François Ier dont le nom est encore aujourd’hui systématiquement associé à la bataille de Marignan. A l’époque, la défaite des mercenaires suisses est un événement considérable car ceux-ci ont acquis, par leur discipline et leur efficacité redoutable, une véritable réputation d’invincibilité.

La France prend rapidement le contrôle de la Lombardie qu’elle conservera jusqu’au désastre de Pavie, en 1525.

Le 13 octobre 1515, François Ier signe avec le pape Léon X le Traité de Viterbe par lequel le Pape s’engage à reconnaître l’autorité du roi de France sur le duché de Milan.

Le 13 août 1516, près d’un an après la bataille, François Ier et le jeune roi des Espagnes, Charles Ier, futur Charles Quint, signent le traité de Noyon qui confirme à François Ier la possession du Milanais.

Le 18 août 1516 est signé le Concordat de Bolognes qui régira les relations entre le royaume de France et la Papauté jusqu’à la Révolution française. Désormais, le roi nomme les évêques, archevêques et cardinaux, qui sont par la suite confirmés par le pape.

François Ier va également signer la paix perpétuelle de Fribourg le 29 novembre 1516 avec les cantons suisses. Ce traité restera en vigueur jusqu’à la fin de la monarchie en France en 1792.

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