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La grotte Chauvet vue par ses copistes

La grotte Chauvet vue par ses copistes

La grotte Chauvet, inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO, a été découverte en 1994 sur la commune de Vallon-Pont-d’Arc ne Ardèche. Elle porte le nom de l’un de ses “inventeurs”. Elle présente près dun millier de peintures et de gravures pariétales.

 

Initialement nommée grotte ornée de la Combe d’Arc, du nom du lieu-dit, la grotte ornée du Pont d’Arc ou grotte Chauvet-Pont d’Arc, dite plus simplement grotte Chauvet, du nom de son inventeur, est une grotte ornée paléolithique découverte en 1994 située enFrance dans la commune de Vallon-Pont-d’Arc, dans le département de l’Ardèche, en région Rhône-Alpes.

Le site comporte un millier de peintures et de gravures, dont 447 représentations d’animaux (peintures, gravures) montrant 14 espèces différentes. De nombreuses datations directes par la méthode du carbone 14 sur les charbons de bois, de la datation U-Th sur les planchers de calcite, de thermoluminescence de traces de feu sur les parois ou de la datation cosmogénique au niveau du porche ont donné des résultats cohérents qui indiquent que la grotte a connu deux phases d’occupation, l’une à l’Aurignacien (37 à 33 500 ans AP en âge calibré), l’autre au Gravettien (31 à 28 000 ans AP en âge non calibré). La communauté scientifique presque unanime admet que les œuvres de la grotte datent de l’Aurignacien et qu’elles comptent de ce fait parmi les plus anciennes au monde. La diversité et la maîtrise des techniques (gravure, préparation des parois par raclage, dessin digité ou au fusain souvent suivi d’uneestompe en écrasant la couleur avec les doigts pour obtenir des nuances diverses, détourage des contours, utilisation de techniques mixtes6,7) dont elles témoignent ont profondément remis en cause l’idée d’un art préhistorique évoluant très lentement et de manière linéaire et ascendante.

La grotte est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis juin 2014.

À l’occasion de l’ouverture, samedi 25 avril 2016, de la réplique de la grotte Chauvet-Pont d’Arc, deux artistes plasticiens ayant réalisé les copies de ces peintures pariétales, vieilles de 36 000 ans, décryptent quatre panneaux de la grotte. La parole est à Alain Dalis et Gilles Tosello…

Pour admirer cet extraordinaire ensemble de peintures, dessins et gravures, la plus importante réplique de grotte ornée au monde a été créée et vous accueille sur les hauteurs de Vallon-Pont-d’Arc, au cœur d’un site naturel d’exception.

Deux espaces : la Caverne, la Galerie de l’Aurignacien

La visite de la Caverne recrée la magie et les conditions de visite de la grotte originelle. À travers un parcours s’effectuant sur une passerelle ponctuée de 10 stations d’arrêt et d’observation, et au milieu des stalagmites et stalactites, les animaux sublimement tracés par nos ancêtres aurignaciens émergent de l’obscurité. Dans la fraîcheur et l’humidité, les univers sonore et olfactif sont fidèlement restitués, pour vous offrir une immersion totale.

Après l’émotion, l’explication. Dans une scénographie interactive et ludique, la Galerie de l’Aurignacienvous permet de mieux comprendre la culture de nos ancêtres, les techniques d’art pariétal, et les animaux qui leur servaient autrefois de modèles.

 

La grotte Chauvet en 4 panneaux

Le panneau des chevaux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Ce panneau de 2,5 m d’envergure est extrait d’une fresque qui compte une cinquantaine d’animaux. Il a été exécuté au charbon de bois dans un vaste mouvement circulaire, dont on connaît la chronologie grâce à la superposition des tracés. Les artistes ont commencé par les rhinocéros en bas à droite, puis ont dessiné les aurochs et, enfin, les chevaux. La composition a été pensée : la ligne de ventre du dernier cheval, en bas, est recoupée très exactement par la corne du rhinocéros, ce qui montre que l’emplacement de l’équidé ne doit rien au hasard : il a été réservé au centre du panneau. Le support a été préparé à l’avance : la couche d’argile brune qui recouvre en partie les parois calcaires de la grotte a été raclée. À certains endroits, cependant, des résidus d’argile ont été laissés en l’état ; mélangés au charbon, ils donnent des nuances différentes tirant vers le brun, le vert… On est là face à un véritable comportement d’artiste : ces hommes intègrent les obstacles et les utilisent à leur profit.

Pour reproduire ce panneau, j’ai collé au plus près aux techniques de l’époque. J’ai dessiné les animaux exactement dans le même ordre, avec le même pigment : du charbon de bois de pin sylvestre que j’ai fabriqué moi-même en faisant brûler des branches. J’ai tracé les lignes au charbon, puis j’ai estompé au doigt pour donner des gris et des volumes, comme les hommes de l’époque. Pour rajouter des détails expressifs comme les yeux ou les oreilles, les artistes ont légèrement gratté le charbon avec une pointe de silex – ce qui permet de faire ressortir le blanc de la paroi calcaire.

J’ai dû, moi, m’adapter et utiliser des outils métalliques, car la résine utilisée pour les panneaux de la réplique est beaucoup plus dure que le calcaire de la grotte. Afin de rester le plus proche possible de l’original, j’ai « décalqué » au maximum les images à reproduire sur la paroi en m’aidant de la vidéoprojection. Mais j’ai ensuite travaillé de manière plus libre, en me servant de la documentation photo prise dans la grotte, afin de retrouver l’énergie du geste… L’objectif de la reproduction n’était pas d’obtenir une copie « scolaire », il fallait retrouver l’émotion qui se dégage des panneaux originaux. »


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