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Suite de la première partie de l’affaire du collier de la reine

L’affaire du collier de la reine : les personnages…

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L'affaire du collier de la reine | Jeanne de Valois | Historyweb

Jeanne de Valois, la “comtesse” de La Motte-Valois

[/mks_one_half] [mks_one_half]C’est à ce stade de notre histoire qu’entre en scène la jeune, jolie et sulfureuse Jeanne de Valois-Saint-Rémy. Ne nous fions pas à son noble nom car si Jeanne descend par son père du roi de France Henri II et de sa maîtresse Madame de Savigny, sa famille issue d’un « bâtard » est depuis longtemps tombée dans une pauvreté misérable. La jeune fille n’est sauvée de la mendicité que par la compassion de la Marquise de Boulainvilliers qui se prend d’affection pour elle et entreprend de faire vérifier ses antécédents pour finir par lui obtenir une maigre pension royale et lui octroyer une éducation convenable dans un couvent. En 1774, Jeanne épouse un jeune officier, Nicolas de la Motte, dont le plus grand intérêt pour elle consiste en ce qu’il sert dans la garde personnelle du frère du Roi, le Comte d’Artois, ce qui lui assure une solde convenable. Dans l’affaire du collier de la reine, Jeanne va jouer un rôle central…[/mks_one_half] [/mks_col] [mks_col] [mks_one_half]
L'affaire du collier de la reine | Cardinal de Rohan | Historyweb

Le cardinal de Rohan

[/mks_one_half] [mks_one_half]C’est la Marquise de Boulainvilliers qui va plus tard présenter à Jeanne un ami, le prince-évêque Louis-Edouard-René de Rohan-Guéméné. Lorsqu’ils se rencontrent, de Rohan est en poste comme ambassadeur de France à Vienne où ses frasques libertines, ses nuits de débauche et ses dépenses outrancières scandalisent l’Impératrice Marie-Thérèse qui a déjà demandé plusieurs fois son rappel à Versailles. Mais de Rohan a aussi un lourd contentieux avec la fille de Marie-Thérèse d’Autriche, savoir la reine de France Marie-Antoinette. En 1773, il découvre que l’Impératrice d’Autriche joue un double jeu contre la France en préparant en secret le démantèlement de la Pologne avec la Prusse et la Russie. Il envoie donc une lettre secrète à Louis XV pour l’informer du complot, usant à satiété de propos plutôt désagréables envers l’Impératrice, n’épargnant pas Marie-Antoinette – alors encore Dauphine –  sur un ton très ironique. [/mks_one_half] [/mks_col]

Mais le courrier est intercepté par le Duc d’Aiguillon, ministre des Affaires Etrangères de Louis XV, qui s’empresse de le remettre à la comtesse du Barry. Trop heureuse de jouer un vrai sale tour à la future reine, Madame du Barry profite d’un dîner à la cour pour lire publiquement la lettre injurieuse. Humiliée et furieuse, Marie-Antoinette garde une vraie rancœur envers la comtesse mais surtout envers de Rohan qu’elle a désormais dans le collimateur.

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L'affaire du collier de la reine | Cagliostro | Historyweb

Le “comte de” Cagliostro

[/mks_one_half] [mks_one_half]C’est à peu près à la même époque que Jeanne fait la connaissance d’un proche de Rohan, un dénommé Joseph Balsamo, plus connu sous le nom de… Cagliostro. Occultiste de bazar, ésotériste de basse-cour, faux mage et mais véritable escroc de la haute société, le « comte » de Cagliostro gagne facilement les faveurs de la belle et lui avoue qu’il soutire allègrement de grosses sommes d’argent à de Rohan en échange de pseudo-miracles. Car c’est bien là le nœud de l’affaire : de Rohan est un homme riche et particulièrement crédule. Deux raisons pour le faire apprécier de Jeanne qui ne tarde pas à devenir sa maîtresse et lui soutirer elle aussi de l’argent, avec la bénédiction complice de son mari. Forts de leurs nouvelles fréquentations, les époux de La Motte s’autoproclament « comte et comtesse de La Motte-Valois » et se font désormais appeler comme tels.[/mks_one_half] [/mks_col]

En 1777, de Rohan rentre en France où, malgré l’opposition farouche de Marie-Antoinette devenue reine, il est nommé Cardinal et Grand Aumônier du Royaume. Mais il reste malgré tout éloigné de la cour de Versailles, justement à cause de l’hostilité de la reine. Avide de pouvoir entrer dans le cercle fermé du proche entourage du roi et de profiter allègrement des frasques et des délices de Versailles, de Rohan désespère de pouvoir revenir un jour dans les bonnes grâces de Marie-Antoinette.

Rajoutons à cette joyeuse distribution un autre amant de la « comtesse » de La Motte, un ami de son mari, Marc Rétaux de Villette, dont les talents de faussaire vont s’avérer très utiles par la suite, ainsi qu’une pauvre fille de joie sans le sou qui s’est fait une solide réputation parmi les prostituées exerçant près du Palais-Royal grâce à une ressemblance troublante avec la reine, et nous aurons un aperçu à peu près complet des protagonistes de l’affaire…

L’affaire du collier de la reine : l’intrigue…

Tout ce petit monde se retrouve donc à graviter autour de Versailles et de la cour où Madame de La Motte tente de se faire admettre. Elle ne doute pas que ses atours sauront lui ouvrir les lits de princes puissants et riches. Mais elle a sous la main un pigeon facile en la personne du Cardinal de Rohan et entreprend de commencer à le manipuler pour lui extorquer de plus en plus d’argent.

Nous l’avons vu, son amant Rétaux de Villette a un vrai talent de faussaire. Nicolas de La Motte, le mari de Jeanne, le convainc d’écrire de fausses lettres censée être de la main de Marie-Antoinette et destinées au cardinal. Pour bien ferrer son pigeon, Jeanne persuade de Rohan qu’elle est devenue l’amie intime de la reine et qu’elle met tout en œuvre pour le faire revenir en grâce. Et la voila donc en train de mettre en place, en tant que (fausse) messagère intime, une correspondance secrète totalement fictive entre la reine et le cardinal, celui-ci recevant des lettres pleines d’amabilités augurant d’une prochaine réconciliation et signées « Marie-Antoinette de France ».

A ce stade, de Rohan aurait pu facilement comprendre toute la supercherie. Car l’usage de l’époque veut que la reine ne signe jamais autrement que par son simple prénom. En outre, le titre « de France » est une erreur grossière car si d’aventure elle avait utilisé ses titres, Marie-Antoinette aurait signé « de Lorraine d’Autriche ». Oui mais de Rohan est décidément bien trop crédule et il tombe largement dans le panneau.

L’affaire du collier de la reine : le pigeon…

La « comtesse » de La Motte joue d’abord petit jeu. Grâce aux lettres, « Marie-Antoinette » demande au cardinal de remettre à sa fidèle amie deux versements de 30 000 livres pour que « ses » dépenses luxueuses « soient plus discrètes ». Bien au fait de toutes les rumeurs toujours soigneusement alimentées sur le caractère dépensier de la reine, et trop heureux de cette opportunité inespérée qui s’offre à lui, le Cardinal accepte sans hésiter et notre « comtesse » empoche la somme avec une facilité déconcertante. S’ensuivent pour le cardinal des lettres de reconnaissances éperdues toujours signée par « Marie-Antoinette de France » qui prennent bien soin de repousser aux calendes grecques les demandes insistantes de rendez-vous de Rohan.

C’est là que notre fille de joie fait son apparition. C’est Cagliostro qui découvre son existence en apprenant sa ressemblance troublante avec la reine. Il en parle à Nicolas de La Motte qui lui-même en parle à sa femme. Très intriguée, la « comtesse » et son mari reçoivent la jeune femme dans l’appartement qu’ils louent à Versailles. Ladite jeune femme se nomme Nicoles Leguay et, oui, elle ressemble bougrement à la reine. Suffisamment en tout cas pour qu’une personne crédule qui ne connait pas bien Marie-Antoinette soit facilement abusée. Or de Rohan ne connait pas personnellement la reine. Il ne l’a vue qu’en portrait. Et pour sûr, il est plus que crédule. Pour 15 000 livres, la « comtesse » persuade facilement Nicoles de jouer le rôle de la reine pour… « faire un bon tour à un ami ».

Enfin, le Cardinal voit son vœu exaucé. Dans une nouvelle lettre, la « reine » lui accorde un rendez-vous secret le 11 août 1784, à onze heures du soir, dans le bien nommé « Bosquet de Vénus » du parc du château de Versailles. Au lieu dit et à l’heure dite, « Marie-Antoinette » alias Nicoles Leguay, déguisée d’une robe de mousseline et légèrement voilée par une gaze noire, tend une rose à un de Rohan ébahi en lui susurrant un langoureux « Vous savez ce que cela signifie. Vous pouvez compter que le passé sera oublié… ». Dans la foulée, Jeanne de La Motte, accompagnée par Rétaux de Villette déguisé en valet de la reine, interrompt la rencontre en prétextant l’approche soudaine des comtesses de Provence et d’Artois. De Rohan s’éclipse rapidement. Complètement abusé et conquis par la « reine » au terme de ce vaudeville incroyable et semi-improvisé dans les jardins de Versailles, sa confiance aveugle dans sa très chère amie de La Motte est définitivement acquise.

Le pigeon est bien accroché, il est temps de passer aux choses sérieuses…

A suivre…

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