Skip to main content

Le traité d’Utrecht

Le Traité d'Utrecht | Le site de l'Histoire | Historyweb

 

Le traité d’Utrecht

 

Le Traité d’Utrecht marque la fin de l’affrontement entre la France, l’Espagne et la Grande Bretagne pendant la Guerre de Succession d’Espagne (1701-1714). Il entérine l’instauration d’un nouvel équilibre géopolitique européen qui perdurera pratiquement pendant tout le XVIIIème siècle. Traité d’Utrecht, Traité d’Utrecht, Traité d’Utrecht

Le Traité d’Utrecht, le contexte de la Guerre de Succession d’Espagne

Depuis 1655, la succession au trône espagnol pose de nombreuses questions, notamment à cause du caractère très instable du roi d’Espagne Charles II de Habsbourg. Il est épileptique, notoirement impuissant et syphilitique. Par le jeu des alliances, des traités et des mariages survenus au cours des siècles, les deux grandes familles européennes éternellement rivales, les Bourbons et les Habsbourg, peuvent revendiquer la couronne espagnole.

Le 1er novembre 1700, Charles II meurt sans laisser d’héritier. Mais par un testament valide du 2 octobre précédent, il lègue sa couronne au petit-fils de Louis XIV, Philippe, Duc d’Anjou. Lorsque Louis XIV apprend la nouvelle, le 9 novembre, il est d’abord hésitant car il sait les graves troubles diplomatiques que cette situation ne manquera pas d’engendrer. Mais l’occasion est trop belle. Certes, l’Espagne est une puissance sur le déclin, mais en s’unissant à elle sous l’autorité commune de son futur roi,  la France est en passe de devenir une véritable super puissance mondiale sur le plan militaire, maritime, colonial et économique. Elle surpasserait largement l’Angleterre et les Pays-Bas… Traité d’Utrecht, Traité d’Utrecht, Traité d’Utrecht

Traité d'Utrecht | Philippe d'Anjou | Le site de l'Histoire | HistorywebLe 16 novembre 1700, Louis XIV présente son petit-fils à la cour de Versailles en proclamant : « Voici le Roi d’Espagne ! ». Le 22 janvier 1701, le jeune homme de 17 ans arrive à Madrid. Il monte sur le trône d’Espagne sous le nom de Philippe V. L’ambassadeur espagnol en France a ces mots historiques : « Désormais, il n’y a plus de Pyrénées ! ». De fait, Louis XIV a donné à son petit-fils des instructions plus que dirigistes et le jeune roi prend ses fonctions entouré d’une cohorte de fonctionnaires français qui occupent les principaux postes du pouvoir et s’attellent dès leur prise de fonction à orienter la politique espagnole.

Traité

Une situation diplomatique tendue

Dans un premier temps, les monarchies européennes semblent accepter cette succession, sauf bien-sûr le Saint-Empire Romain Germanique des Habsbourg. L’Angleterre, elle, reste étonnement passive. Peut-être attend-elle patiemment le faux pas qui mettra le feu aux poudres. Elle a raison : le 1er février 1701, Louis XIV enfonce le clou. Le roi de France affirme les droits de Philippe V à monter un jour sur le trône de France. Dans la foulée, les troupes françaises occupent les possessions espagnoles continentales. Puis Louis XIV tente d’obtenir les alliances de nombreux princes italiens. Cette fois, il est allé trop loin. Les puissances européennes ne peuvent plus rester sans réaction. Le 15 mai 1702, l’Autriche, l’Angleterre et les Provinces-Unies des Pays-Bas déclarent la guerre à la France et à l’Espagne. En septembre, c’est au tour du Saint-Empire d’entrer dans la danse.

La guerre de succession d’Espagne dure pendant douze ans. Avec des déboires diplomatiques et militaires du côté des coalisés comme du côté franco-espagnol. La France connait plus de revers militaires. Mais la victoire surprise à la bataille de Denain du Maréchal de Villars lui permet de redresser la situation. Et de se retrouver en position favorable. En fait, ce sont les difficultés financières des belligérants qui les amènent à s’asseoir à la table des négociations. En décembre 1712, les plénipotentiaires français, espagnols, anglais, prussiens, hollandais et italiens se retrouvent à Utrecht. Et les pourparlers s’engagent.

Et la Grande Bretagne devient une superpuissance…

Ils aboutissent le 11 avril 1713 par la signature d’un traité à Utrecht. Il y eut en réalité deux traités. Le premier, signé le 11 avril entre la France et la Grande-Bretagne, et le second, signé deux jours plus tard, le 13 avril, entre l’Espagne et la Grande-Bretagne. L’Espagne en est la grande perdante. Ses adversaires lui retirent toutes ses possessions européennes. Le traité lui retire en outre définitivement  Gibraltar annexé par les anglais en 1704. Ces arrêtés la relèguent au rang de puissance secondaire, même si elle conserve ses immenses colonies américaines. Philippe V est confirmé sur le trône d’Espagne. Il va fonder la dynastie des Bourbon d’Espagne qui est toujours sur le trône aujourd’hui. Mais il doit définitivement renoncer à tous ses droits sur le trône de France.

De son côté la France revient à ses frontières sur le Rhin mais conserve pratiquement toute ses conquêtes et gagne la vallée alpine de l’Ubaye. Elle cède une partie de l’Acadie à la Grande-Bretagne, tout en obtenant des droits de pêche à Terre-Neuve et en lui confirmant son autorité sur la baie de l’Hudson. Elle demeure la principale puissance militaire continentale, avec un énorme potentiel démographique (à l’époque, un européen sur quatre est français), mais son hégémonie, jusque là incontestée, est sérieusement mise à mal.

Pour le Saint-Empire, c’est un statu-quo un peu décevant, mais qui lui permet d’atteindre ses objectifs en séparant la France de l’Espagne. Les Pays-Bas ne gagnent quasiment rien.

Incontestablement, la grande gagnante d’Utrecht est la Grande-Bretagne. Elle gagne une suprématie maritime qui va rapidement lui permettre de jeter les bases d’un empire colonial mondial qui atteindra son apogée au XIXème siècle.

Le Traité d’Utrecht ouvre une période de paix qui sera interrompue par la Guerre de Sept Ans, de 1756 à 1763. Il ouvre un nouvel équilibre européen qui ne sera pas véritablement remis en cause jusqu’à la Révolution Française et l’avènement du 1er Empire. Le traité d’Utrecht Le traité d’Utrecht Le traité d’Utrecht Le traité d’Utrecht Le traité d’Utrecht Le traité d’Utrecht 

Laissez un commentaire