La bataille de Gettysburg, le tournant de la Guerre de Sécession
La bataille de Gettysburg est peut-être la plus célèbre de toutes les batailles de la guerre civile américaine. Du 1er au 3 juillet 1863, Nordistes et Sudistes vont se livrer un affrontement acharné. Gettysburg est à l’époque une toute petite ville de 2 400 habitants. Elle se situe en Pennsylvanie, à environ 140 kms au Nord de Washington.
La bataille de Gettysburg : le contexte
Depuis de très longues années, le fossé s’est creusé entre les Etats du Nord et du Sud des Etats-Unis. Le Nord a déjà adopté une économie capitaliste et industrielle beaucoup plus évoluée. Plus peuplé, plus développé, il cherche naturellement à imposer son modèle économique et ses vues politiques, notamment en ce qui concerne l’abolition de l’esclavage. Le Sud est farouchement conservateur. Il est fermement opposé à l’abolition sur laquelle repose toute son économie principalement axée sur la culture du tabac et du coton.
La guerre couve. Fin 1860, Abraham Lincoln est élu Président. C’est l’étincelle qui met le feu aux poudres. Lincoln est en effet viscéralement anti-esclavagiste. Dès son élection, 7 états sudistes font sécession de l’Union Fédérale. 4 autres suivront après l’agression du Fort Sumter en avril 1861 par les troupes sudistes. Cette attaque marque le début réel de la guerre de Sécession que les Américains nomment “the civil war” – “la guerre civile”.
Avantages aux confédérés
Au printemps 1862, l’armée nordiste du général McCLellan s’approche Richmond, la capitale du Sud. Le général sudiste Robert E. Lee prend le commandement de l’armée de Virginie du Nord. Bataille des Sept Jours, Bull Run, Fredericksburg… Il réussit à repousser son adversaire et décide de pousser son avantage. Le 3 juin 1863, il envahit les territoires du Nord et s’engage en Pennsylvanie. Sa manœuvre est audacieuse. L’armée confédérée menace directement la capitale Washington. C’est d’ailleurs son véritable objectif. La chute de la capitale signifierait bien-sûr une victoire définitive. Lee est un général expérimenté, formé à la prestigieuse école de West Point. Il est à la tête de trois corps d’armée aux ordres respectivement des généraux Longstreet, Ewell et Hill. Au total, 75 000 hommes bien décidés à en découdre une bonne fois pour toute avec les “Yankees”.
Lee à la manoeuvre
Lee prend soin d’espacer ses trois corps et déploie un grand nombre d’éclaireurs. C’est le jeu du gendarme et du voleur. Le premier des deux camps qui parviendra à repérer l’autre sans révéler ses propres positions bénéficiera d’un avantage considérable. Mais l’armée de Virginie est en territoire ennemi. Elle ne peut pas vraiment passer inaperçue. Même sans connaître la position exacte de Lee, l’Etat-Major de l’Union sait donc à peu près dans quel secteur le trouver.
Le 28 juin 1863, alors que son armée marche vers l’Ouest, Lee apprend brutalement la présence de l’armée nordiste du Potomac à moins de 40 km de lui. Au sud-est de sa position. Presque sur ses arrières. Le morceau est de taille. Au complet cette armée est forte de plus de 90 000 hommes. Mais à ce moment là, elle est encore en ordre dispersée. Lee a donc un avantage numérique, à condition de garder l’initiative et de frapper vite.
Côté nordiste…
L’armée du Potomac est commandée par le général George G. Meade. Il n’a pris son commandement que quelques jours auparavant. Son poste a été refusé par plusieurs généraux. La réputation de Lee est déjà telle que beaucoup pensent que son offensive en Pennsylvanie arrivera à ses fins. Et personne ne veut endosser la responsabilité de la défaite finale de l’Union face à la Confédération. Meade a très vite décidé de se porter au devant de son adversaire pour tenter de l’arrêter avant qu’il soit trop près de Washinton.
Lee est inquiet de l’approche des nordistes. Il a raison. Négliger l’avancée de Meade en tentant de manœuvrer pourrait lui coûter cher. Il décide donc de regrouper ses trois corps d’armée le plus rapidement possible à Cashtown, à 10 kms à l’Ouest d’un petit village situé au carrefour d’une dizaine de routes : Gettysburg.
La bataille de Gettysburg : l’affrontement
Oui mais voilà : sans le savoir, simplement en suivant la logique de la topographie et de la logistique militaire, les deux camps vont emprunter des routes qui convergent toutes vers ce même point. De fait, les avants-gardes des deux armées finissent rapidement par se heurter. Le premier accrochage éclate près de Gettysburg le 30 juin 1863. Des éléments de cavalerie occupent le village. Ils sont aperçus par une brigade sudiste qui n’identifie pas formellement ces unités montées. S’agit-il d’une milice ? S’agit-il d’éléments de l’armée du Potomac ?
Lee a demandé de la discrétion tant que le regroupement de son armée n’est pas achevé. Mais Hill juge plus prudent de reconnaître plus avant. Il envoie des unités de son corps d’armée au contact. Il est violent. Plus de doutes. Ce sont bien des unités de cavalerie de l’armée du Potomac qu’il a en face de lui… Ce sont les prémices de la bataille de Gettysburg.
Aucun des deux adversaires n’a prévu de se battre à cet endroit. Lee et Meade ne s’y trouve même pas au moment où les premiers coups de feu claquent. Chacun se retrouve un peu devant le fait accompli. Meade a maintenant besoin du carrefour de Gettysburg et des routes qui y mènent pour acheminer ses renforts et regrouper toute son armée. En 24h, le village est devenu un point d’une importance stratégique vitale. Lee le comprend très vite. Prendre Gettysburg et y écraser l’armée du Potomac pendant qu’elle est encore dispersée, c’est s’ouvrir à coup sûr la route de Washington. La bataille de Gettysburg peut décider du sort de la guerre…
Lee n’a donc pas de temps à perdre. Ce n’est de toute façon pas dans son tempérament. Il a l’initiative et la supériorité numérique, mais pour combien de temps ? Le 30 juin au soir, il est souffrant. Mais il décide tout de même de rejoindre Gettysburg. Avant de partir, et bien que son armée ne soit pas totalement regroupée, il donne des ordres pour qu’une attaque soit lancée dès le lendemain.
1er juillet 1863
C’est au petit matin que débute réellement la bataille de Gettysburg. Deux corps d’armée sudistes se lancent à l’assaut. Le corps de Hill manœuvre par l’Ouest, tandis que celui d’Ewell attaque par le Nord. En force. Inutile de faire dans la finesse. Les cavaliers nordistes ont judicieusement pris position sur les hauteurs de Seminary Ridge, à l’Ouest de Gettysburg. La violence du choc les oblige à reculer. Mais ils parviennent à le faire en bon ordre, progressivement. Ils perdent le village mais permettent à leur infanterie de prendre position.
Dans l’après-midi, lorsque Lee arrive sur les lieux, les Confédérés sont parvenus à occuper le village et les hauteurs à l’Ouest et au Nord. Le commandant sudiste scrute le champ de bataille. Les Unionistes se regroupent tant bien que mal au sud de Gettysburg. Leur dispositif défensif forme une sorte de crochet inversé sur des collines formant une ligne presque continue. Les deux plus au sud de ces hauteurs sont Little Round Top et Big Round Top. Ces deux points forment la gauche du dispositif nordiste.
Puis, en remontant vers Gettysburg, leurs lignes s’appuient sur la crête de Cemetery Ridge. Un centre encore précaire à ce moment de la bataille. Enfin, leur droite, formant la courbe du crochet, s’appuie sur La colline de Cemetery Hill et la hauteur boisée de Culp’s Hill. Lee envisage alors que Cemetery Hill puisse être la clé de la bataille de Gettysburg. S’il parvient à la prendre, il coupe le centre nordiste tout en bloquant les voies de renfort de Meade.
Lee analyse la situation
Il demande donc au général Ewell d’estimer la possibilité de s’emparer de la position avant la nuit. Son corps d’armée est le plus près, face à Culp’s Hill. Mais Ewell n’est pas un officier très téméraire. Ni d’un très grand sens tactique. Il estime qu’en l’état, la prise de Cemetery Hill est impossible. Et il ne tente rien. Cette temporisation est le premier tournant de la bataille de Gettysburg. Car l’armée nordiste reçoit des renforts qui continuent d’affluer depuis le Sud-Est. En fin de journée, les Fédérés sont parvenus à se replier et se regrouper.
De Little Round Top jusqu’à Culp’s Hill, leur ligne défensive présente un front de 4 kilomètres bien appuyé à flanc de collines. Le centre de l’armée de Lee, le corps de Hill, leur fait face à l’Ouest, sur les pentes elles aussi orientées Nord-Sud de Seminary Ridge. Au Nord-Est, la menace du corps d’Ewell qui forme la gauche sudiste est réelle, mais l’inertie de ce dernier leur a donné un répit inespéré. La droite sudiste est formée par le corps de Longstreet, au Sud de Seminary Ridge, face aux Round Tops.
La nuit tombe. Toujours souffrant, Lee veille tard dans la soirée pour préparer l’assaut du lendemain. Il veut faire jouer sa droite pour briser le sud du dispositif de Meade. Ainsi affaibli et contourné sur sa gauche, le général nordiste serait pris de flanc. La bataille de Gettysburg serait quasiment jouée. Longstreet devra donc attaquer vers le Nord-Est, droit sur Little et Big Round Top. Cette attaque sera soutenue en simultanée par un assaut du corps d’Ewell sur Culp’s Hill et Cemetery Hill.
Un plan audacieux
Le mouvement d’Ewell ne doit être qu’une diversion. Son but est d’empêcher Meade de venir soutenir son flanc gauche. Mais Lee espère que cette action pourra éventuellement se transformer en véritable assaut selon le déroulement des évènements. Au centre, le corps de Hill devra s’engager dans des manœuvres de harcèlement un peu plus poussées, là encore pour empêcher Meade d’en détacher des unités pour renforcer sa gauche. Lee est un tacticien précis. Il demande à ce que ces différents engagements interviennent selon un timing bien ordonné pour que Meade ne devine que le plus tard possible le lieu de l’attaque principale.
Ce plan est audacieux. À l’image de Lee. Mais il aurait demandé des officiers supérieurs tout aussi audacieux pour être mené à bien. Or, deux mois avant la bataille de Gettysburg, Lee a perdu accidentellement son meilleur tacticien offensif, le général Jackson. Et son meilleur stratège, le général Stuart, est encore en route pour rallier Gettysburg.
2 juillet 1863
Le 2 juillet au matin, au sud de Cemetery Ridge, le général Sickles, commandant le 3ème corps d’armée nordiste, décide de déplacer ses troupes vers l’avant. De sa propre initiative. Vers une position qu’il juge plus propice pour optimiser les tirs de son artillerie. Or il s’expose dangereusement car il s’oblige à élargir – et donc affaiblir – son dispositif. Une erreur dont les Confédérés auraient pu profiter s’ils avaient déclenché leur attaque rapidement. Mais ils ne sont pas prêts.
Longstreet a demandé à Lee la permission d’attendre des renforts pour parfaire son attaque. À ce moment, le chef sudiste ne réalise pas le mouvement imprudent de Sickles. Et il lui manque encore des unités précieuses qui sont toujours en chemin pour rallier Gettysburg, notamment la cavalerie de Stuart. Il autorise Longstreet à temporiser. Ainsi, alors que les renforts unionistes continuent d’arriver sur le champ de bataille, l’armée sudiste reste pratiquement les bras croisés pendant toute la journée. C’est le deuxième point clé de la bataille de Gettysburg.
Lorsque Longstreet déclenche enfin son attaque vers 16h00, Sickles a pu étoffer son dispositif et n’est plus aussi vulnérable qu’au matin. Les sudistes montent à l’assaut de la colline de Little Round Top, sur le flanc gauche nordiste. De violents combats ont lieu sur la colline de Devil’s Den, dans les vergers de Peach Orchard et les champs cultivés de Wheatfield.
La charge du 20ème du Maine
Les pentes sud de la position nordiste sur Little Round Top sont tenues par le 20ème régiment d’infanterie du Maine, commandé par le Colonel Chamberlain. Dramatiquement en sous-nombre par rapport à ses assaillants, le régiment occupe la position tout à l’extrême gauche du dispositif de l’Union. Elle est capitale. S’il cède, c’en est terminé de la bataille de Gettysburg. Submergé par le nombre, il résiste pourtant avec une abnégation hors du commun. Plusieurs fois les assauts sudistes du 15ème régiment d’Alabama sont repoussés. On se bat au corps à corps, à la baïonnette, au couteau, avec des pierres, à coups de crosse, à mains nues. Avec un acharnement et un paroxysme de cruauté qu’on peine à imaginer aujourd’hui. Malgré la fatigue et les pertes énormes, les nordistes tiennent bon. Mais au bout de 4 heures de combats acharnés, les munitions viennent à manquer.
La fin est proche. Les Confédérés prennent tout leur temps de se regrouper. L’impensable se produit alors. Plutôt que de se rendre, Chamberlain décide de jouer le tout pour le tout. Il fait reformer ses lignes et ordonne une charge à la baïonnette. Avec un courage incroyable, les hommes du 20ème Maine se jettent en hurlant vers la ligne confédérée. Chamberlain est à leur tête. Sabre au clair. Le mouvement surprend totalement les Sudistes. La charge dévale la pente boisée comme un rouleau compresseur. Le 15ème d’Alabama se débande en laissant derrière lui de nombreux prisonniers. Chamberlain s’en sort avec une blessure à la jambe et au pied. Lui et son régiment recevront le surnom de “Lions de Gettysburg”. La charge des Lions du 20ème d’infanterie du Maine a sauvé l’aile gauche nordiste. Elle est entrée dans la légende de la bataille de Gettysburg.
Ewell tergiverse encore
De son côté, Ewell tergiverse. Une fois de plus. Il ne passe à l’assaut contre le flanc droit nordiste qu’à 19h, après un barrage d’artillerie de plus d’une heure. Pour rien. Tous ses assauts échouent au pied de Culp’s Hill et de Cemetery Hill où les nordistes défendent chèrement chaque mètre de terrain. Leurs pertes sont énormes, mais ils ne cèdent pas. Ils sont pourtant là aussi en grave infériorité numérique. Car entre temps, Meade a compris le plan de Lee et détaché 20 000 hommes pour soutenir tout son flanc gauche. L’attaque d’Ewell qui devait avoir lieu en même temps que celle de Longstreet est arrivée bien trop tard… Elle a réussi à enlever les premières positions nordistes au bas de Cup’s Hill, mais n’a pu progresser plus haut.
La nuit force l’arrêt des combats. Meade a eu très chaud. La bataille de Gettysburg a bien failli basculer à son désavantage. Il s’en est fallu de très peu que les Confédérés enfoncent ses flancs. Mais ils ne sont jamais parvenus à couper ses lignes. Son dispositif centré en défensive autour de ses voies d’approvisionnement lui a permis de placer ses renforts avec une réactivité salutaire. De son côté, Lee retient que le flanc gauche de son adversaire a failli céder. Il décide donc que son effort du lendemain portera au même endroit.
3 juillet 1863
Le 3 juillet, pourtant, ce sont les Nordistes qui passent les premiers à l’offensive. Meade a reçu presque tous ses renforts. Il sait qu’il est maintenant en supériorité numérique. L’initiative de la bataille de Gettysburg a changé. Dès l’aube, l’artillerie nordiste engage violemment les troupes sudistes qui se sont emparées la veille du bas de Cup’s Hill. S’ensuivent de très durs affrontements au corps à corps pendant lesquels les soldats de l’Union tentent de desserrer l’étau sudiste. En vain.
Lee change ses plans. Il décide d’attaquer le centre nordiste. Ce sera le rôle de la division du Général Pickett. À 13 h, 180 pièces d’artillerie confédérées entament un bombardement intense sur Cemetery Ridge pour désorganiser les lignes nordistes. En face, les artilleurs de l’union sont commandés par le général Hunt. Il a compris que cette lourde préparation au canon précède certainement une attaque d’infanterie massive. Il attend. Pendant une bonne demi-heure, les nordistes subissent violemment le feu sudiste sans riposter. Quand leurs canons entrent en action, ils ne donnent pas leur maximum. Ce duel d’artillerie titanesque de la bataille de Gettysburg sera le plus féroce et le plus violent de toute la guerre de Sécession. Il va durer plus de deux heures. Au terme desquelles les artilleurs sudistes viennent à manquer de munitions. Hunt ordonne alors de ne plus riposter que très sporadiquement.
La charge de la division Pickett
Vers 15h, la division Pickett s’élance. Près de 13 000 soldats confédérés quittent l’abri des arbres et entament au pas leur assaut vers Cemetary Ridge. Leur ligne s’étend sur un front impressionnant de près de 1 500 mètres. Ils doivent progresser sur une pente de plus d’un kilomètre, totalement à découvert. Mais ils sont confiants, persuadés que leur artillerie a écrasé leurs adversaires. Ils se trompent. En réalité, la charge de Pickett va être un suicide pur et simple. C’est le tournant de la bataille de Gettysburg…
Les Nordistes attendent qu’ils arrivent à portée de fusil pour déclencher l’enfer. En rangs serrés, leur infanterie décharge salves sur salves. Leur artillerie ouvre à nouveau un feu intense. La tactique de Hunt a payé. Ses canons hachent littéralement les fantassins sudistes. En moins d’une heure, la charge est écrasée, laminée, broyée sous un déluge de fer et de feu. C’est une véritable boucherie. Les survivants doivent battre en retraite en pataugeant dans la pente, dans une bouillie de boue, de tripes, de sang et de corps déchiquetés par les boulets et la mitraille. 7 000 jeunes sudistes vont tomber sur les pentes de Cemetary Ridge, tués ou blessés… La bataille de Gettysburg est définitivement jouée.
La cavalerie sudiste échoue également
Pendant ce temps, au Nord-Est de Gettysburg, la cavalerie confédérée de Stuart devait couper les arrières de Meade pour parachever le succès de la charge de Pickett. Mais après de violent combats au sabre, elle a été également tenue en échec par d’importants éléments de cavalerie nordistes, aux rangs desquels se trouve la brigade d’un certain Lieutenant-Colonel Custer.
Les Confédérés ont perdu la bataille de Gettysburg. Lee est pleinement conscient de l’ampleur du désastre. Il a perdu plus de 28 000 hommes, dont environ 4 500 tués, 17 000 blessés et 6 500 prisonniers. Un peu plus du tiers de son effectif. En face, Meade n’est guère plus avancé. Il décompte 23 000 hommes hors de combat, dont 3 200 tués, environ 14 500 blessés et 5 300 prisonniers ou disparus. Mais il reste en position de force et peut espérer des renforts rapides. Au soir du 3 juillet, Lee reforme rapidement ses lignes de défense sur Seminary Ridge pour se prémunir d’une éventuelle contre-attaque nordiste. Celle-ci n’aura jamais lieu. Meade a été prudent. Une offensive sur les pentes du Seminary Ridge aurait pu tourner au désastre comme la charge de Pickett. La bataille de Gettysburg est terminée.
Les conséquences de la bataille
Les historiens se sont longtemps querellés sur l’aspect décisif de la bataille de Gettysburg dans la Guerre de Sécession. Il est certain qu’elle en a été un tournant crucial. Mais le terme “décisif” reste inapproprié. Car l’Union n’a pas réussi à anéantir l’armée de Virginie du Nord. Dès le 4 juillet, elle va entamer sa retraite vers le Sud, poursuivie sans conviction par l’armée du Potomac malgré les ordres offensifs du Président Lincoln. Lee parviendra finalement à se mettre à l’abri en franchissant le Potomac.
La bataille de Gettysburg aura donc été une occasion manquée d’en finir une bonne fois pour toute. La Guerre de Sécession va durer encore deux longues années. Mais épuisé par les pertes subies depuis le début du conflit, le Sud n’aura jamais plus la force de procéder à une nouvelle invasion d’importance dans les territoires nordistes. C’est en cela que la bataille de Gettysburg marque un tournant. Les Sudistes seront désormais obligés de mener une guerre défensive sur leur territoire. Elle va user leurs forces lentement mais sûrement.
Cinq mois plus tard, le 19 novembre 1963, sur les lieux mêmes de la bataille de Gettysburg, le Président Abraham Lincoln prononce son fameux discours – “Gettysburg Address”. Le plus court, le plus poignant et le plus célèbre.
La bataille de Gettysburg reste la plus meurtrière jamais livrée sur le sol des Etats-Unis d’Amérique.