Le suicide du général Boulanger marque la fin définitive d’un mouvement populiste et nationaliste qui aura, pendant deux ans, violemment ébranlé la troisième république. Récit.
Le 30 septembre 1891, dans le cimetière d’Ixelles, près de Bruxelles, en Belgique, un homme erre seul, le regard vide. Il semble perdu. Soudain, il sort un pistolet de sa poche, l’appuie sur sa tempe et presse la détente, sous les yeux effarés d’un gardien. La détonation déchire le silence. L’homme s’effondre, mortellement touché. On transporte aussitôt le cadavre au commissariat de police. L’homme est alors identifié : il s’agit du fameux général Boulanger, l’homme dont le mouvement politique d’une incroyable popularité a failli faire chuter la troisième république en France…
La carrière militaire du général Boulanger
Fils d’un bourgeois breton et d’une une aristocrate galloise, Georges Ernest Boulanger nait le 29 avril 1837 près de Rennes. Il grandit en Bretagne dans un milieu plutôt conservateur. Il fait ses études à Nantes où il côtoie Georges Clémenceau entre 1848 et 1853. Ses études sont plutôt bonnes. La carrière militaire l’attire. Il intègre donc l’école de Saint-Cyr dont il sort en 1856.
Il fait ses premières armes en tant que jeune lieutenant du 1er régiment de tirailleurs algériens en participant aux campagnes de Kabylie. En 1859 il est volontaire pour la campagne d’Italie où une grave blessure reçue à la poitrine lui vaut la Légion d’Honneur. Remis, il part en 1861 pour la Cochinchine où il participe à la campagne éprouvante contre Tu Duc, l’empereur vietnamien de l’époque. Pendant cette campagne, il est à nouveau blessé, cette fois d’un coup de lance à la cuisse. Il va retourner en France en 1864 avec le grade de capitaine.
En 1866, il devient capitaine-instructeur dans son ancienne école de Saint-Cyr. Il va ensuite participer à la guerre de 1870 contre les Prussiens pendant laquelle il reçoit le grade de chef de bataillon. Il va être de nouveau blessé lors de la bataille de Champigny pour la défense de la capitale.
Peu après la fin de la guerre, il est promu au grade de colonel. Il se voit alors confié le commandement du 114e régiment d’infanterie de ligne. C’est à la tête de ce régiment qu’il va tristement se distinguer lors de la terrible répression menée contre la Commune de Paris pendant la terrible « semaine sanglante » du 21 au 29 mai 1871. Il est blessé lors de la prise du Panthéon et c’est à cette occasion que le Maréchal Mac Mahon le cite dans un de ses rapports, ce qui lui vaut d’être élevé au titre de Commandeur de la Légion d’honneur.
Mais ses états de service vont peut-être paradoxalement le desservir. S’est-il déjà créé quelques inimitiés au sein de l’état-major ou de la classe politique ? Toujours est-il que son avancement va être jugé trop rapide par la commission de révision des grades qui est chargée de remettre de l’ordre parmi toutes les promotions parfois trop hâtivement distribuées par le précédent régime pendant la guerre de 1870. Il va être rétrogradé au grade de lieutenant-colonel. Humilié, il présente sa démission qui lui est immédiatement refusée. Il se voit donc alors contraint de servir comme commandant en second du 109e puis du 133e régiment d’infanterie de ligne.
Il ne retrouve son grade de colonel qu’en 1874. Son supérieur direct est alors le duc d’Aumale, l’un des fils de Louis-Philippe, à qui il va devoir sa promotion au grade de général en 1880. Ambitieux, plutôt avenant, il se met à fréquenter les milieux qui comptent dans la vie politique avec un sens consommé de l’opportunisme et un sens moral pas très exemplaire.
En 1882, le général Billot, ministre de la Guerre, le nomme directeur de l’Infanterie. C’est à ce poste qu’il prend plusieurs mesure dans le but d’améliorer les conditions de vie des soldats, réformes qui le rendent extrêmement populaire. Deux ans plus tard, on le nomme général de division et il part commander le corps français d’occupation en Tunisie.
Il contracte alors un mariage d’intérêt alors avec une des ses cousines, Lucie Renouard, qu’il s’empressera de tromper allègrement.
La carrière politique du général Boulanger
Le 7 janvier 1886, le général Boulanger est nommé Ministre de la Guerre, grâce au soutien de son ami de lycée Georges Clemenceau.
Il va lancer toute une série de réformes dont l’une des premières est l’adoption du fusil Lebel, une arme révolutionnaire pour l’époque, à chargement rapide, utilisant pour la première fois au monde une munition à poudre très performante et plus précise dont la balle est faite d’un alliage de cuivre, nickel et zinc.
Ses autres réformes en tant que ministre seront nombreuses et très appréciées par les militaires. On retiendra, entre autres, la réorganisation de l’Etat-major, du corps du Génie et surtout du service de contre-espionnage militaire. Très populaire aussi sa décision de raccourcir le service militaire. Plus anecdotique, mais très bien vu part la troupe, l’autorisation du port de la barbe remporte un vif succès. Très appréciée, à gauche, la loi qui impose le service militaire aux ecclésiastiques. Ambitieux, de belle prestance, le général Boulanger soigne sa popularité dans le milieu militaire réputé plutôt très conservateur, voire monarchiste, ainsi que dans les milieux de gauche et d’extrême gauche. Sans que la contradiction de la chose le dérange le moins du monde. Bien au contraire.
Mais c’est la crise des mines de Decazville, dans l’Aveyron, qui va définitivement faire décoller sa popularité. Le 26 janvier 1886, les mineurs déclenchent une grève dure suite à une baisse de leurs salaires. Le sous-directeur de la mine, Jules Watrin, est sauvagement défenestré et décède rapidement. Complètement dépassée, la compagnie propriétaire des mines en appelle à l’armée. Menaces, promesses non tenues, la grève s’éternise et devient un phénomène dans l’opinion publique qui se divise. Jaurès se met à dos les députés de son propre camp en les accusant de soutenir les grévistes assassins. Le général Boulanger hésite à réprimer ou temporise peut-être en attendant de voir dans quel sens le vent va finir par tourner à la Chambre. Au final, la crise se résout sans que les soldats n’aient à tirer sur la foule. La popularité du général Boulanger en retire tous les bénéfices, notamment à gauche de l’échiquier politique.
Très opportuniste, il va encore renforcer sa réputation en soutenant l’élaboration d’une loi qui interdit de séjour sur le territoire national les « chefs des familles ayant régné sur la France et leurs héritiers directs », et entérine également l’exclusion de ceux-ci de l’armée. De fait, cette loi exile le duc d’Aumale à qui il doit son grade de général…
Le 14 juillet 1886, lors de la revue militaire, le général Boulanger fait sensation sur son fringant cheval noir. Il est acclamé par une foule en liesse.
Dès lors, sa popularité ne cesse de croître. Il commence à parcourir la France pour des inaugurations ou des meetings. Le 17 septembre, à Libourne, il se distingue par un discours particulièrement engagé. Il déclare :
« Nous pouvons enfin renoncer à la triste politique défensive. La France doit désormais suivre hautement la politique offensive ».
Il ne tarde pas à incarner l’image du « Général Revanche » – revanche sur les Prussiens, bien-sûr – ce qui séduit particulièrement les nationalistes. Après un meeting organisé par la Ligue des Patriotes de Déroulède au Cirque d’Hiver à Paris, 10 000 personnes scandent son nom sur les boulevards.
Le 3 décembre 1886, le gouvernement tombe pour un amendement portant sur la suppression du poste de sous-préfet. Mais le général Boulanger est confirmé dans son poste par une nouvelle coalition plus conservatrice. Il va alors de nouveau soigner sa popularité à peu de frais en multipliant les provocations envers l’ennemi juré, l’Allemagne. Il interdit l’exportation des chevaux outre-Rhin, il fait interdire un opéra de Wagner, il autorise la construction de baraquements militaires à Belfort… Autant de mesures provocatrices qui vont conduire les Allemands à rappeler plus de 70 000 réservistes au mois de février 1887.
Le 20 avril 1887, alors que les discours revanchards du général Boulanger font de plus en plus monter la tension entre les deux pays, survient l’affaire Schnaebelé. De sa propre initiative et sans en référer au gouvernement, le général Boulanger a développé les activités d’espionnage dans les départements annexés par le Reich en 1870 (l’Alsace et la Lorraine). Il utilise pour cela un réseau de fonctionnaires civils connaissant bien la région, si possible parlant allemand et bien-sûr favorables à la France. Parmi ces agents, Guillaume Schnæbelé, un commissaire de police français d’origine alsacienne. Or l’un des hommes de terrain utilisé par le commissaire se révèle être un agent double des allemands. Schnæbelé tombe dans un piège et est arrêté par les services du Kaiser du côté allemand de la frontière. Le scandale est énorme, la crise très grave. La guerre va être évitée de justesse. Considéré comme le principal responsable de la crise, le général Boulanger devient de plus en plus dangereux pour la stabilité de la République.
Le 17 mai 1887, le gouvernement tombe à nouveau. Cette fois à cause d’un article sur le budget. Ainsi en va-t-il de cette troisième république parlementaire où l’instabilité politique est une constante incontrôlable. Le général Boulanger ne conserve pas son poste. Il est congédié et remplacé au ministère de la guerre par le général Ferron. Cette éviction va profondément choquer les nationalistes.
C’est à cette occasion que naît vraiment le mouvement boulangiste.
Le mouvement Boulangiste
Le général Boulanger devient de plus en plus gênant pour le gouvernement. D’autant plus que ses partisans sont de plus en plus nombreux et de mieux en mieux organisés, bien que venant d’horizons politiques très hétéroclites et parfois même antagonistes. A l’occasion d’une élection partielle dans la Seine, et alors qu’il n’a même pas présenté sa candidature, 100 000 bulletins de votes sortent des urnes avec son nom !
Le gouvernement tente de le mettre au placard en le nommant commandant du 13e corps d’armée à Clermont-Ferrand. Son départ donne lieu à une manifestation de foule sans précédent : 10 000 personnes envahissent la gare de Lyon et recouvrent son train d’affiches estampillées « Il reviendra »… Du jamais vu depuis Napoléon Ier…
En octobre 1887 éclate le scandale des décorations. Le député d’Indre-et-Loire Daniel Wilson est accusé d’avoir profité de son influence pour organiser un juteux trafic de décorations. Or Wilson est le gendre du Président de la République Jules Grévy, et l’enquête démontre bientôt qu’il organisait son vaste trafic depuis un bureau du palais de l’Elysée. Des milliers de décorations ont ainsi été vendues. Wilson les négociait à prix d’or contre des participations dans ses entreprises. Le président Grévy doit démissionner. Le général Boulanger devient incontournable dans les tractations politiques pour élire son successeur. Car les monarchistes se déclarent prêt à offrir leurs voix au candidat s’engageant à prendre Boulanger comme ministre de la Guerre. Peine perdue. Sadi Carnot est élu, et refuse l’entrée au gouvernement du général Boulanger, jugé décidément trop dangereux.
Le 1er janvier 1888 le général Boulanger a une entrevue secrète avec le prince Napoléon (Jérôme, cousin germain de Napoléon III), qui lui apporte sur un plateau le soutien des bonapartistes. Boulanger obtient également le soutien des monarchistes – notamment un soutien financier considérable – qui sont décidés à affaiblir le régime républicain par tous les moyens.
Il devient décidément trop encombrant, même pour l’armée. Le ministre de la Guerre le relève de ses fonctions. Il est rayé des cadres et même cassé de son grade. Grave erreur, car en tant que militaire, le général Boulanger était inéligible. Mais désormais, plus rien ne s’oppose à son entrée officielle en politique. En avril 1888, il se présente aux élections en Dordogne et dans le Nord où il est largement élu. C’est une foule très importante qui assiste alors à son entrée à la Chambre des députés.
En août 1888, Boulanger se présente à nouveau à plusieurs élections et est élu dans plusieurs départements, en vertu d’une loi sur les candidatures multiples qui ne choquait personne à l’époque. Le mouvement Boulangiste peut désormais présenter partout des candidats. Sa devise tient en trois mots : « Dissolution, Révision, Constituante ».
Le mouvement boulangiste a ceci de particulièrement paradoxal qu’il repose sur des soutiens parfois diamétralement opposés. Pour la gauche, et même l’extrême gauche, les mesures du général Boulanger en faveur de la troupe, son attitude bienveillante face aux mineurs en grève, l’exil de la famille d’Orléans et la conscription obligatoire pour les ecclésiastiques sont autant de preuves qu’il est un homme proche du peuple. A l’autre bord de l’échiquier politique, les bonapartistes, mais aussi leurs adversaires monarchistes, voient dans le général Boulanger un levier indispensable pour renverser la république. A l’inverse, les radicaux dit opportunistes comme Clémenceau veulent s’appuyer sur lui pour la réformer et la renforcer. Ouverts ou plus discrets, les financements affluent, à concurrence de plusieurs millions de francs de l’époque.
Le boulangisme appuie donc son succès sur une bonne dose de nationalisme, avec en rengaine principale la revanche contre l’ennemi allemand, un autoritarisme affiché qui est loin de déplaire à la droite dure, mais également sur une aspiration sociale forte portée par des radicaux républicains mais aussi des socialistes révolutionnaires. Le tout enrobé d’une démagogie consommée où les discours savent très bien s’adapter en fonction des oreilles qui les écoutent. Un cocktail détonnant…
Le coup d’état manqué…
En janvier 1889, le général Boulanger se présente lui-même à des élections partielles à Paris. Il est opposé au président du Conseil général de la Seine. Le 27 janvier, il remporte la victoire haut la main. Fort de ce succès et de son énorme popularité, il fête sa victoire avec ses plus proches soutiens politiques dans le café Durand, place de la Madeleine. Dehors, plus de 50 000 personnes se sont rassemblées pour le voir. L’ambiance est électrique. La foule est portée par un enthousiasme extraordinaire. En un instant, tout peut basculer. Les plus déterminés des partisans ne tardent pas à se persuader que l’heure a sonné. A l’intérieur du café, on presse le général Boulanger de marcher sur l’Élysée et de s’emparer du pouvoir sur le champ. Boulanger hésite, temporise, tergiverse. Finalement, après de longs atermoiements, il renonce au coup d’état. Il déclare :
« Pour réussir un coup d’État, il faut neuf chances sur dix, et encore on hésite ».
Et il s’échappe par la petite porte pour aller rejoindre sa maîtresse dans un petit appartement non loin de là… Ses partisans sont extrêmement déçus. Certains ne lui pardonneront pas cette renonciation qu’ils dénoncent comme de la lâcheté. Etrange attitude de cet homme qui semblait pourtant ne pas avoir froid aux yeux et qui se refuse inexplicablement, malgré un soutien populaire jamais vu, à franchir la porte du pouvoir…
Le général Boulanger correspondait-il vraiment à l’image qu’il projetait dans l’opinion publique ? Opportuniste mais sans aucune témérité ? Un autre des nombreux paradoxes de cet homme…
En tout cas, ses adversaires ont eu chaud. Pour eux, il est absolument hors de question de lui laisser une deuxième chance. Ils vont donc maintenant essayer de le discréditer par tous les moyens.
La chute du général Boulanger
Le ministre de l’Intérieur, Ernest Constans, va tout mettre en œuvre pour l’inquiéter. Il fait feu de tout bois. Il poursuit en justice la Ligue des Patriotes, l’un des soutiens les plus actifs du général Boulanger. Puis il le menace carrément d’arrestation et l’informe qu’il va demander à la Chambre la levée de son immunité parlementaire. Boulanger s’enfuit à Bruxelles. Une nouvelle dérobade qui va achever de le discréditer auprès de ses partisans même les plus acharnés. Trop heureux de le voir s’exiler, Constans favorise sa fuite. Le 4 avril, la chambre vote la levée de son immunité parlementaire, et dès lors la chasse contre le général Boulanger est officiellement ouverte. Ses détracteurs se déchaînent. On le met aux abois. Il est bientôt poursuivi pour « complot contre la sûreté intérieure » mais aussi pour détournement de fonds publics, corruption et prévarication. Le Sénat réuni en Haute Cour de justice finit par le condamner par contumace à la « déportation dans une enceinte fortifiée ». Constans fait également interdire le cumul des candidatures. De fait, aux élections de septembre 1889, les boulangistes n’obtiennent plus que 44 élus contre 166 monarchistes et 366 républicains. En quelques mois, le boulangisme s’est complètement effondré.
Le général Boulanger ne peut plus rentrer en France. Ses détracteurs ont gagné la partie, sa carrière politique est ruinée. Accompagné de sa maîtresse, Mme de Bonnemains, celle-là même qu’il avait rejointe le soir du coup d’état manqué, il vit désormais en exil en Belgique. Mais sa popularité a été telle que même le gouvernement belge le trouve encombrant.
Le 15 juillet 1891, Mme de Bonnemains meurt de maladie. C’est sur la tombe de cette dernière que Boulanger se suicide deux mois et demi plus tard, le 30 septembre 1891, d’un coup de revolver en pleine tête.
Le suicide du général marque la fin définitive d’une aventure politique, trop rapide, trop hasardeuse et trop flamboyante, portée par un homme dévorée par l’ambition mais qui n’avait finalement pas du tout la stature et la vision politique nécessaire pour la concrétiser.
Avec le boulangisme, on a peut-être assisté, même très indirectement, au premier rapprochement contre-nature entre les idées extrêmes nationalistes et socialistes qui, plus organisé, plus structuré, mieux encadré et idéologisé, amènera au fascisme du début du XXème siècle. Né à la faveur de la crise économique et sociale des années 1880, mouvement ambigu par nature dès sa naissance, la « boulange » reste aujourd’hui difficilement compréhensible en regard de notre contexte politique moderne. « Socialisme dévoyé » pour Jaurès, antibourgeois pour les socialistes révolutionnaires, antiparlementaire à tendance monarchique pour les socialistes républicains, ultime tentative des monarchistes pour renverser la république et qui marquera finalement leur renoncement quasi définitif, poussée de fièvre populaire et révolutionnaire qui aboutira finalement au renforcement de la république qu’il a failli faire chuter, le mouvement politique du général Boulanger reste un épisode assez incroyable, typique d’une complexité politique à la française qui n’a jamais vraiment réussi à digérer ses paradoxes.
Reste la fin tragique et assez misérable d’un homme dont Georges Clemenceau dira avec un zest de mépris et le sens de la formule qu’on lui connait :
« Il est mort comme il a vécu : en sous-lieutenant. »
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