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La bataille de Fontenoy | Site de l'Histoire | Historyweb.fr

 

La bataille de Fontenoy intervient dans le cadre de la Guerre de Succession d’Autriche. Une guerre à l’échelle européenne qui voit s’affronter deux coalitions. D’un côté la France, la Prusse, l’Espagne et quelques autres pays. Et de l’autre, la Grande Bretagne, l’Autriche et les Provinces Unies (Pays-Bas).

La bataille de Fontenoy

La bataille de Fontenoy, le contexte

L’Empereur romain germanique Charles VI, appartenant à la maison des Habsbourg d’Autriche, meurt le 20 octobre 1740. Se pose alors la question de sa succession sur ses territoires. En 1713, Charles VI avait promulgué un édit appelé « La Pragmatique Sanction », ratifié de plus ou moins bon cœur par les états européens, qui permet alors que son trône échoit à une femme à sa mort. C’est donc sa fille, Marie-Thérèse d’Autriche, qui, conformément à cet édit, hérite des territoires des Habsbourg. Mais elle n’a que 23 ans. Sa faiblesse en politique en fait une proie facile pour d’autres princes de sa famille. Notamment Charles-Albert, électeur de Bavière. Ce dernier se verrait bien monter à sa place sur le trône d’Autriche.

Dans ce contexte tendu, le roi de Prusse, Frédéric II, décide de prendre les devants. Il envahit la riche et peuplée province de Silésie, propriété autrichienne. Marie-Thérèse se tourne alors vers l’Angleterre. Mais celle-ci refuse d’abord d’intervenir.

En France, Louis XV se voit proposer deux options. Un parti, celui du Comte de Belle-Isle, est favorable à une intervention française. Pour favoriser Charles-Albert et Frédéric II et contribuer ainsi à grandement affaiblir l’Autriche. Un autre parti, emmené par le Cardinal de Fleury, est quant  à lui favorable à une solution pacifique de la crise. Finalement, le roi se rallie à l’avis des bellicistes. Il nomme Belle-Isle au rang de Maréchal et, le 5 juin 1741. Celui-ci signe un traité avec Frédéric II par lequel la France reconnait les conquêtes prussiennes en Silésie. La France et la Prusse ont l’appui principal de la Bavière et de l’Espagne. D’autres pays les rejoignent avec plus ou moins de constance. De son côté, l’Autriche reçoit alors le soutien de la Grande-Bretagne ainsi que des Provinces Unies – c’est-à-dire les Pays-Bas. C’est le début de la « Guerre de Succession d’Autriche ».

Les affrontements se déroulent d’un côté entre la Prusse et l’Autriche, la première marquant rapidement des points avec une série de victoire qui lui permettent de conquérir des territoires sur son ennemi. De l’autre côté, c’est dans les Pays-Bas autrichiens envahis par la France en mai 1744 que l’on se bat, la France y étant aux prises avec les Autrichiens et les Anglais.

L’affrontement

C’est dans le cadre de cette campagne que les belligérants se retrouvent en mai 1745 dans une plaine près du village de Fontenoy, dans les Pays-Bas autrichiens. Les Français viennent d’investir la ville de Tournai. Le 8 mai, le roi Louis XV en personne a rejoint son armée commandée par le Maréchal de Saxe. Il dispose de 47 000 hommes. En face, le jeune Duc de Cumberland, fils du roi de Grande-Bretagne Georges II, peut compter sur 51 000 soldats, principalement anglais mais aussi hollandais, hanovriens et autrichiens. Il est confiant et compte bien infliger une sévère défaite aux français : « J’irai à Paris ou je mangerai mes bottes ! » pérore-t-il… Prévenu de la présence des anglais, le Maréchal de Saxe fait construire une série de retranchements, de fortifications et de redoutes dans et autour de Fontenoy. Ce sera aux alliés de produire l’effort pour enlever le village…

La bataille commence le 11 mai 1745 vers 5h du matin par de violents tirs d’artillerie. Vers 9h, des régiments hollandais montent à l’assaut du village. Mais l’artillerie française les repousse violemment. Cumberland ordonne alors aux régiments anglo-hanovriens de monter en ligne. Avec un remarquable sang-froid, les britanniques parviennent à arriver au contact de la première ligne française malgré une forte réaction de l’artillerie.

“Messieurs les anglais, tirez les premiers”

A 11h, les deux lignes ennemies se font face. Un officier anglais du 1rst Guards britannique, le capitaine Hay, entreprend alors de motiver ses hommes. Selon sa version, qu’il écrit dans une lettre à son frère trois semaines après la bataille, il décide pour cela de se moquer ouvertement des français. Il sort de sa tunique une petite flasque d’alcool et se met à en boire le contenu en raillant ses ennemis et en leur montrant bien haut sa petite bouteille.

Mais son geste est interprété d’une toute autre manière. En apercevant cet anglais braillard et gesticulant, un officier français, le Comte d’Anterroches, se méprend sur ses intentions. Il pense que l’Anglais l’invite de manière chevaleresque à ordonner le feu le premier. Mettant sa main en porte-voix, il lance une réponse courtoise : « Monsieur, nous n’en ferons rien ! Tirez vous-mêmes ! ». Dans son “Précis du siècle de Louis XV” en 1768, Voltaire ne mentionne pas la méprise d’Anterroches. En revanche, il explique que Hay se serait avancé pour proposer courtoisement aux français d’ouvrir le feu… Toujours est-il que la mémoire populaire retiendra plus tard une version de la réponse devenue fameuse : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »

La bataille

Le face à face entre les deux lignes est tendu… Dans les rangs français, la nervosité est grande. Un coup de feu part sans ordre, suivi d’un autre, puis de plusieurs autres.  Pour finir par un tir complètement désordonné de toute la première ligne française. Les britanniques ripostent par un feu coordonné et donc beaucoup plus meurtrier. Ils commencent à enfoncer les rangs français, jusqu’à mettre un moment en péril tout leur dispositif.

Le Maréchal de Saxe réagit vivement. Il ordonne une série de violentes contre-attaques appuyées par l’artillerie et la cavalerie qui parviennent à stopper l’avance des soldats de Cumberland. Trop avancés, les anglo-hanovriens se retrouvent bientôt contraints d’adopter une formation défensive en rectangle et subissent désormais l’initiative de leurs adversaires. Vers 13h, le Duc de Cumberland réalise qu’il va devoir manger ses bottes. Pour lui, la bataille de Fontenoy est perdue. Car des renforts français arrivent sur le champ de bataille. Pour éviter de subir un revers plus cuisant encore, il ordonne à ses troupes de se retirer, ce qu’elles parviennent à faire dans un ordre relatif, non sans perdre quelques drapeaux.

Restée plus célèbre pour la phrase si « courtoise et noble » du Comte d’Anterroches que pour son importance stratégique, la bataille de Fontenoy n’en a pas été moins meurtrière pour autant. Selon La Vergne de Tressan, lieutenant-général et aide de camp de Louis XV à la bataille, les pertes françaises auraient été de 1 681 morts et 3 282 blessés dans l’infanterie, 1 800 morts ou blessés dans la cavalerie. Les pertes alliées seraient de 9 000 hommes, tués, blessés ou prisonniers. Des chiffres relativement cohérents avec ceux de l’historien Alain Tripnaux qui a quant à lui estimé que le total des pertes pour les deux armées a été de 15 000 tués et blessés, avec 2 300 tués français et 2 500 tués alliés.

En trois ans, les troupes françaises parviennent à conquérir l’ensemble des Pays-Bas autrichiens. Mais Louis XV restitue toutes ses conquêtes, par esprit chevaleresque, lors du Traité d’Aix-la-Chapelle qui met fin à la Guerre de Succession d’Autriche le 18 octobre 1748. Frédéric II de Prusse, lui, se garde bien de rendre la riche Silésie.

Pour la France, une guerre pour rien. Une de plus.

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